Contre la violence dans le sport, dialogue avec l’Unité opérationnelle franco-allemande

La violence dans le sport, aux abords des terrains, dans les tribunes, en mage des rencontres sportives, qu’elle soit le fait d’un individu ou d’un groupe demeure un phénomène largement observé bien que combattu par les pouvoirs publics, les clubs et les acteurs du milieu sportif. Cette violence s’est dramatiquement illustrée lors de la Coupe du Monde 1998 lors d’une agression qui a durablement marqué l’opinion et a fait tragiquement basculer la vie d’un homme, le gendarme Daniel Nivel ce soir de juin 1998 à Lens. En 2023, Daniel Nivel deviendra le parrain de l’Unité opérationnelle franco-allemande (UOFA), un outil unique qui a su depuis sa création démontrer son intérêt son efficacité dans la gestion de grands événements et notamment les rendez-vous sportifs majeurs dont elle contribue à assurer la sécurité.

Ce 11  avril  sera l’occasion de revenir sur le contexte actuel qui rend la lutte contre les phénomènes de violence complexe, leurs formes, leurs racines, les initiatives mises en œuvre pour combattre ces agressions. Autour des responsables de l’UOFA participeront à cette rencontre des dirigeants de clubs sportifs tels que Jean-Philippe BACOU, président du FC Arceaux, des représentants d’associations de supporters, Richard Mailhé, le président du Comité Régional Olympique et Sportif d’Occitanie, un élu de la Ville de Montpellier et de la Région Occitanie…

Rappel

Le 21 juin 1998 le gendarme mobile Daniel Nivel est agressé sauvagement rue Romuald-Pruvost près du stade Félix-Bollaert à Lens lors de la coupe du monde de football à la suite du match Allemagne-Yougoslavie (2-2). Au terme de 6 semaines de coma, Daniel Nivel parvient à survivre mais conserve encore aujourd’hui une  infirmité importante. Quatre de ses agresseurs ont été condamnés à des peines de prison à l’issue d’un procès qui s’est tenu du 30 avril 1999 au 9 novembre 1999 à Essen, en Allemagne tandis que, Markus Warnecke reconnu coupable est quant à lui jugé par la cour d’assises de Saint-Omer en mai 2001 et condamné à cinq années de prison et dix ans d’interdiction du territoire français.

Le 14 mars 2023, l’Adjudant-Chef Nivel devient parrain de l’Unité Opérationnelle Franco-Allemande (UOFA), unité commune à la gendarmerie nationale française et à la police fédérale allemande, à l’occasion de la cérémonie de baptême de cette même unité. Cette année, la Quinzaine franco-allemande d’Occitanie vous propose de mieux connaître cette unité fruit de la coopération entre nos deux pays au niveau de la frontière mais également à l’occasion de certains grands événements notamment sportifs.

L’histoire de l’UOFA est doublement liée à l’Occitanie:

C’est en effet à Montpellier qu’a lieu 4 jours après ce drame le match suivant de l’équipe d’Allemagne, le 25 juin 1998

Afin de montrer un attachement commun à la notion d’éthique et de paix dans le football, le Comité Français d’Organisation (site de Montpellier), la Ville de Montpellier (co-organisatrice des phases de poule), le Ministère des Sports français et le Gouvernement Allemand  décident de procéder à une cérémonie  de soutien aux forces de sécurité en présence de Klaus Kinkel, Ministre allemand  des affaires étrangères de la RFA. .Parallèlement un travail a lieu avec des équipes conjointes de physionomistes français et allemands sur le territoire du Languedoc-Roussillon pour identifier des hooligans et pour dissuader des supporters sans billets de se rendre à Montpellier.

21 ans plus tard, en marge du conseil franco-allemand de défense et de sécurité réuni le 16 octobre 2019 à Toulouse, la signature d’un arrangement administratif entre le ministère de l’Intérieur français et le ministère fédéral de l’Intérieur, de la Construction et du territoire de la République fédérale d’Allemagne donne officiellement naissance à l’UOFA.

La présence à Montpellier, 26 ans plus tard,  de l’Unité Opérationnelle Franco-allemande prend donc une signification toute particulière.

© crédit photo Gendarmerie nationale